CServices des communications et du trafic maritime
27ALignes directrices concernant la circulation des navires de fort gabarit et de forte longueur
27A.1TRANSIT DES NAVIRES DE FORT GABARIT ET DE FORTE LONGUEUR DANS LE TRONÇON QUÉBEC-MONTRÉAL.
Dans le présent avis, les définitions suivantes sont utilisées :
Navire de fort gabarit désigne un navire dont la longueur hors-tout n’excède pas 300,0 mètres et dont la largeur moulée est égale ou supérieure à 32,5 mètres sans excéder 44,0 mètres.
Navire de forte longueur désigne un navire dont la longueur hors-tout est comprise entre 270,0 et 300,0 mètres et dont la largeur moulée n’excède pas 44,0 mètres.
Cet avis, incluant la carte VN-301 « Directives concernant le transit des navires de fort gabarit et de forte longueur dans la voie navigable du Saint-Laurent Édition 2019 », définit les directives et les conditions de transit des navires de fort gabarit et de forte longueur dans le tronçon Québec-Montréal, selon les sections suivantes :
1.Navigation dans les glaces (G)
2.Rencontres
dans les zones à risques (R)
3.Dépassements
dans les zones à risques (D)
4.Zones de
mouillage (M)
5.Dégagement
sous-quille (DSQ)
6.Évaluation
de la manœuvrabilité des navires de fort gabarit et de
forte
longueur
7.Autres
règles de gestion des transits des navires de fort gabarit et de
forte
longueur
8.Double
pilotage
La carte VN-301 « Directives concernant le transit des navires de fort gabarit et de forte longueur dans la voie navigable du Saint-Laurent, Édition 2020 » est disponible sur : Carte VN-301 - Édition 2020
Les navires de fort gabarit visés par cet avis devront soumettre à chaque voyage entrant le questionnaire pour les navires de fort gabarit dûment rempli à Transports Canada et ce, avant leur arrivée à la station de pilotage des Escoumins. Le questionnaire peut être obtenu en écrivant à AlerteNMD-AlertNMD@tc.gc.ca
1)Navigation dans les glaces (G)
G-1)Avant d’entreprendre un transit ou de quitter un poste à quai dans le tronçon Québec-Montréal, les pilotes de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent central (CPSLC) devront prendre les mesures nécessaires afin de leur permettre d’évaluer les conditions de glaces et de battures fragilisées en vue de déterminer si celles-ci peuvent causer des problèmes à la navigation lors du transit du navire de fort gabarit et de forte longueur.
G-2)Les navires de fort gabarit et de forte longueur qui de par leurs conditions opérationnelles semblent dans l’impossibilité de lutter contre les forces exercées par les glaces, que ce soit causé, entre autres par :
•des problèmes mécaniques
•des problèmes du système de propulsion
•des limitations dues aux types de programmation / surveillance des paramètres du système de propulsion ne peuvent s’engager en amont de Québec avant que les problèmes ou limitations ne soient rétablis, afin de permettre un passage sécuritaire aux endroits restreints du fleuve.
G-3)Lorsqu’il
y a présence de glace sous pression, conformément à l’évaluation
du Bureau des glaces de la Garde côtière canadienne (GCC), les
navires de fort
gabarit et de forte
longueur doivent s’engager sous les ponts de Québec à la
faveur des courants de marée.
G-4)Dans
le secteur du Lac St-Pierre, les pilotes doivent favoriser les
rencontres de jour et par bonne visibilité afin de bien
percevoir le mouvement du navire, les conditions de glace et
s’il y a un effet de batillage constituant un risque de
décollement des battures.
2)Directives concernant les rencontres dans les zones à risques moyens et élevés (R)
R-1)Les rencontres sont interdites dans les zones à risques élevés. Les zones à risques élevés entre Québec et Montréal pour les navires dont la largeur combinée est entre 65,0 mètres et 72.6 mètres et entre 72.61 mètres et 88,0 mètres sont identifiées sur la carte VN-301.
R-2)Les zones à risques moyens identifiées sur la carte VN-301 sont assujetties à une évaluation des pilotes afin de déterminer la possibilité d’effectuer une rencontre sécuritaire en fonction d’un ou de plusieurs des facteurs exposés ci-dessous :
a)Les zones à risques moyens entre Québec et Montréal pour les navires avec une largeur combinée entre 65,0 mètres et 72,6 mètres et entre 72,61 mètres et 88,0 mètres sont identifiées sur la carte VN-301. Avant que les navires ne se rencontrent, les pilotes devront aviser les Services de communications et de trafic maritimes (SCTM) de la manœuvre dont ils ont convenu.
b)Pour ces rencontres et dépassements, le pilote et les SCTM devront fournir un rapport selon la forme établie. La consolidation de ces deux rapports sera faite par la CPSLC à l'intérieur d'une base de données.
c)Les facteurs à considérer par les pilotes afin d’évaluer les risques lors de rencontres incluent, entre autres :
•Navigation de nuit
•Présence des bouées lumineuses
•Visibilité
•Force et direction des vents
•Distance de manœuvre
•Trafic maritime
•Caractéristiques du navire
•Passage sous les câbles aériens et les ponts
•Opérations de remorquage et de dragage
•Caractéristiques du chenal
Zones particulières : courbe de Portneuf, courbe Sorel-Tracy et Pointe à la Citrouille
Lors d’une rencontre avec un navire-citerne, le pilote doit s’assurer que l’angle d’incidence sur l’axe longitudinal du navire-citerne est inférieur à 30° afin de favoriser (dans l’éventualité d’un abordage) une chance de ricochet sur le bordé du navire au lieu de perforer sa double coque.
R-3)Vitesse maximale des navires lors des rencontres
a)Lors de toute rencontre dans une zone identifiée par drapeau à risque moyen ou faible (blanc ou jaune), la vitesse de chacun des deux navires ne doit pas dépasser neuf (9) nœuds dans l’eau (Speed Over Water SOW).
b)Pour tenir compte des interactions lors de rencontres, le DSQ minimal requis selon la table de dégagement sous quille (DSQ) de l’avis aux navigateurs 27C doit être augmenté d’au moins de 50% de la valeur du squat. À titre indicatif, cette augmentation représente environ 30 cm à une vitesse dans l’eau de neuf (9) nœuds (SOW).
R-4)Les rencontres sont interdites aux navires de forte longueur dans les zones suivantes (Voir carte VN-301) :
-Ponts de Québec
-Courbe de Sainte-Croix
-Barre à Boulard / Rapides du Richelieu (amont
Q70)
-Courbe de Cap Charles
-Courbe du Cap à la roche
-Courbe de Champlain
-Courbe de Bécancour
-Courbe du Cap-de-la-Madeleine
-Pont Laviolette
-Courbe de l’Île de Grâce (Sainte-Anne-de-Sorel)
-Courbe de Bellmouth
-Le tronçon entre Cap Saint-Michel et l’Île aux Vaches
-Le secteur Tétreaultville aval
3)Directives concernant les dépassements dans les zones à risques moyens et élevés (D)
D-1)Les dépassements dans les zones à risques élevés identifiées sur la carte VN-301 sont interdits. Les zones à risques élevés entre Québec et Montréal pour les navires dont la largeur combinée est entre 65,0 mètres et 72,6 mètres et entre 72,61 mètres et 88,0 mètres sont identifiées sur la carte VN-301.
D-2)Les zones à risques moyens sont sujettes à une évaluation des pilotes afin de déterminer la possibilité d’effectuer un dépassement sécuritaire en présence d’un ou de plusieurs facteurs exposés ci-dessous :
a)Les zones à risques moyens entre Québec et Montréal
pour les navires avec une largeur combinée entre
65,0 mètres et 72,6 mètres et entre 72,61 mètres
et 88,0 mètres sont identifiées sur la carte VN-301. Avant
le dépassement, les pilotes doivent aviser les SCTM de la
manœuvre dont ils ont convenu;
b)Pour ces rencontres et dépassements, le pilote et
les SCTM devront fournir un rapport selon la forme établie. La
consolidation de ces deux rapports sera faite par la CPSLC
à l'intérieur d'une base de données.
c)Les facteurs à considérer par les pilotes afin
d’évaluer les risques lors de dépassements incluent, entre
autres :
•Navigation de nuit
•Présence des bouées lumineuses
•Visibilité
•Force et direction des vents
•Distance de manœuvre
•Trafic maritime
•Caractéristiques du navire
•Passage sous les câbles aériens et les ponts
•Opérations de remorquage et de dragage
•Caractéristiques du chenal
D-3)Contrôle de vitesse. Lors d’un dépassement, le pilote doit obtenir l'autorisation du navire qu'il désire dépasser. Ils ajusteront leur vitesse respective pour obtenir un ratio s’approchant idéalement de 2:1 (double de la vitesse) afin de réduire au minimum les effets d’interaction entre les navires. Le navire qui dépasse ne pourra toutefois pas maintenir une vitesse pouvant conduire à une érosion accélérée des berges ou causer des dommages aux propriétés riveraines.
D-4)Les dépassements sont interdits aux navires de forte longueur dans les zones suivantes (Voir la carte VN-301) :
-Ponts de Québec
-Courbe de Sainte-Croix
-Barre à Boulard / Rapides du Richelieu (amont
Q70)
-Courbe de Cap Charles
-Courbe du Cap à la roche
-Courbe de Champlain
-Courbe de Bécancour
-Courbe du Cap-de-la-Madeleine
-Pont Laviolette
-Courbe de l’Île de Grâce (Sainte-Anne-de-Sorel)
-Courbe de Bellmouth
-Le tronçon entre Cap Saint-Michel et l’Île aux Vaches
-Le secteur Tétreaultville aval
4)Directives concernant les zones de mouillage (M)
M-1)Aucun
navire de fort
gabarit ou de forte
longueur ne peut utiliser la zone de mouillage de
Pointe-aux-Trembles (PAT), sauf pour des circonstances
exceptionnelles.
M-2)La
durée maximale de mouillage permise pour les navires de
fort gabarit et de
forte longueur
dans le tronçon entre Québec et Montréal est de 24
heures. Les conditions et les prévisions météorologiques
devront être favorables pour la durée du mouillage.
Pour les navires de forte longueur, la durée de 24 heures pourra être prolongée au besoin si les conditions le permettent.
M-3)Les mouillages permis pour les navires de fort gabarit sont les suivants :
•Saint-Nicolas
•Pointe-aux-Ormes en été seulement (1,2,3)
•Trois-Rivières (devant la ville TR1 et TR4)
•Lanoraie (L1 à L4) (voir M-6 et M-7)
M-4)Le rayon d’évitement du poste de mouillage des navires de fort gabarit ou de forte longueur ne doit pas nuire ou faire dévier la circulation.
M-5)Pour un navire de fort gabarit au mouillage, la présence d’un pilote est requise.
M-6)L’un des deux mouillages à Lanoraie L3 ou L4 doit être disponible en priorité lorsqu’il y a un ou plusieurs navires de fort gabarit dans le tronçon Québec-Montréal.
M-7)Le mouillage Lanoraie L1 est permis uniquement lorsqu’il n’y a pas de navires attendus ou à quai au terminal pétrolier de Tracy.
5)Directives concernant le dégagement sous-quille (DSQ)
5.1Afin d'assurer une conduite sécuritaire et de permettre la coordination du transit des navires circulant à contresens sur le Saint-Laurent entre Québec et Montréal les navires dont la largeur est égale ou supérieure à 32,50 mètres (fort gabarit) doivent :
•Se conformer à la table de dégagement sous-quille
publiée dans l'Avis aux navigateurs 27C.
•En montant
oEntre Québec et Batiscan, s’assurer d’avoir le
dégagement sous quille permettant un transit à une vitesse
minimale sur l’eau de sept (7) nœuds (SOW).
oEn amont de Batiscan, s’assurer d’avoir un dégagement
sous quille permettant un transit à une vitesse minimale sur
l’eau de dix (10) nœuds (SOW).
•En descendant entre Montréal et Québec, s’assurer d’avoir un dégagement sous quille permettant un transit à une vitesse minimale sur l’eau de sept (7) nœuds (SOW).
5.2 Cas
particuliers
Si les niveaux d’eau prévalant durant le transit ne permettent
pas à un navire montant de fort gabarit de
respecter les normes du DSQ correspondant à une vitesse sur
l’eau de dix (10) nœuds (SOW), le calcul du DSQ des
navires de fort gabarit ayant une bonne
manœuvrabilité (BM) pourrait être fait
exceptionnellement avec une vitesse (SOW) de calcul du DSQ
pouvant aller jusqu’à sept (7) nœuds dans les
conditions suivantes :
a)Valider le tirant d’eau du navire à Québec et
Trois-Rivières par les pilotes ;
b)Aucune rencontre ni aucun dépassement dans le
secteur situé en amont de Trois-Rivières ne sont autorisés pour
les navires de largeur combinée de 65 mètres et plus. De
plus, les navires doivent transiter avec la marée haute à
partir de Québec afin de bénéficier du courant de la marée
montante;
c)L’Administration portuaire de Montréal (APM)
coordonne les départs des navires de tous les ports situés en
amont de Trois-Rivières lorsque la largeur combinée des navires
est de 65 mètres et plus en collaboration avec les SCTM
afin de garantir qu’aucune rencontre ou dépassement n’aura lieu
dans les secteurs critiques ;
d)Le navire ne pourra bénéficier de cette condition s’il fait l’objet d’un rapport du Réseau d’avertissement et d’alerte (RAA) de la GCC ayant comme sujet, entre autres :
•Problème mécanique
•Problème d’appareil de navigation ou tout autre RAA qui
contient une information qui pourrait compromettre la sécurité
de la navigation
•Interdiction de départ selon évaluation du rapport RAA par les parties concernées
Dans le cas où l’ensemble des conditions mentionnées précédemment ne peut être respecté, le navire ne sera pas autorisé à s’engager dans le tronçon Québec-Montréal en montant.
Cette autorisation exceptionnelle pourrait être suspendue par les autorités compétentes en tout temps selon les informations et les circonstances prévalant lors du transit de ces navires.
6) Évaluation de la manœuvrabilité des navires de fort gabarit et de forte longueur
La manœuvrabilité des navires de fort gabarit et de forte longueur naviguant dans le tronçon Québec–Montréal devra être évaluée afin de déterminer leur comportement dans le chenal à partir des critères établis dans les rapports (évaluation de la manœuvrabilité). Ce rapport doit être complété par les pilotes de la CPSLC lors des premiers voyages du navire.
Pour juger adéquatement de leur manœuvrabilité, chaque navire sera évalué pour un minimum de :
•Quatre (4) transits aller-retour pour les
navires de fort
gabarit
•Deux (2) transits aller-retour pour les navires de
forte longueur
•Un (1) transit aller-retour pour les navires jumeaux de forte longueur affectés à une ligne régulière
Les restrictions de départ estivales pour les navires de fort gabarit et de forte longueur ne s’appliqueront pas lorsqu’ils auront obtenu une évaluation favorable et qu’ils auront été jugés de bonne manœuvrabilité (BM) par l’APL et la CPSLC.
7) Autres règles de gestion des transits des navires de fort gabarit et de forte longueur
7.1Les
navires de fort gabarit doivent favoriser un transit qui est
majoritairement de jour entre Québec et Montréal, en fonction des
conditions météorologiques, du trafic et des autres facteurs de
risque à la navigation.
7.2Afin
d’assurer un transit optimal et sécuritaire des navires de
fort gabarit, l’Administration de pilotage des
Laurentides (APL), en collaboration avec la CPSLC, doit
déterminer et coordonner les heures de passage de ces navires à
Québec.
7.3Le
passage en période de noirceur est autorisé pour les navires de
fort gabarit montant jusqu'aux Grondines, en
condition de marée favorable.
7.4 En
descendant, pour les navires de fort gabarit
et de forte longueur, les règles de départ
suivantes s’appliquent :
•Les heures d’appareillage doivent se faire de jour selon la période de l’année afin d’effectuer le transit ou certaines sections de transit à la faveur de la clarté. Les fenêtres de départ peuvent être obtenues auprès du centre d’affectation de l’APL.
•Lorsque la marée vient à l’encontre des plages horaires pendant plusieurs jours, certains navires pourront exceptionnellement être autorisés à appareiller après entente entre les parties.
En saison estivaleNote1, les règles précédentes en 7.4 ne sont pas applicables lorsque :
•Le navire a été évalué et jugé de bonne manœuvrabilité (BM) et,
•L’unité portable d’aide au pilotage (PPU) du pilote est équipée d’un indicateur de taux de giration.
7.5En montant, pour les navires de fort gabarit, les règles suivantes s’appliquent :
Un navire de bonne manœuvrabilité (BM) pourra
transiter en montant sur un meilleur point de marée, et ce, sans
que ce transit ne soit uniquement complété durant une période de
clarté.
Les navires de bonne manœuvrabilité (BM) qui
transitent régulièrement entre Québec et Montréal peuvent
soumettre une demande aux autorités compétentes (TC, GCC et APL
en collaboration avec la CPSLC) afin d’obtenir une dérogation
particulière pour les transits de nuit en montant.
8)Double pilotage
Les navires d’une largeur égale ou supérieure à 32,5 mètres
transitant dans le tronçon Québec-Montréal sont soumis au double
pilotage par l’Administration de pilotage des Laurentides.
Les directives du transit des navires de fort gabarit et de
forte longueur
dans le tronçon Québec-Montréal sont présentées sur la base que
les pilotes responsables du navire ont pris en considération
les autres facteurs et conditions qui pourraient agir sur le
comportement du navire. Les pilotes ont, en tout temps, la
responsabilité de la sécurité du navire.
27A.2 Transit des navires ayant une largeur combinée ne dépassant pas 96 mètres dans le secteur de la Traverse du Nord de l’Île d’Orléans
Contexte
Dans le but d’améliorer la fluidité du trafic maritime tout en
assurant la sécurité de la navigation, le Comité permanent de la
sécurité à la navigation, co-présidé par la Garde côtière
canadienne et Transports Canada, recommande de nouvelles lignes
directrices concernant le transit des navires dont la largeur*
combinée est comprise entre 81.3 mètres et
96 mètres dans les tronçons compris entre les
bouées K-92 à K-112, K-112 à K-132 et K-132 à K-136 du secteur de
la Traverse du Nord de l’île d’Orléans.
Les lignes directrices décrites ci-dessous s’appuient
principalement sur les lignes directrices pour une conception
sécuritaire de chenaux commerciaux de la GCC et du PIANC
(Association mondiale pour les infrastructures de transport
maritimes et fluviales), ainsi que sur les consultations
effectuées auprès des intervenants maritimes concernés.
Il est important de noter que les lignes directrices
mentionnées ci-dessous constituent des exigences minimales.
Aucune disposition des présentes règles ne saurait exonérer un
bâtiment, le pilote, son capitaine ou son équipage des
conséquences d’une négligence quelconque ou quant à toute
précaution que commandent l’expérience ordinaire du marin ou
les circonstances particulières dans lesquelles se trouve le
navire. Le rôle de la Garde côtière canadienne et de ses
officiers se limitent à fournir les informations dont elle
disposera au moment opportun.
Définitions
Largeur : Dans le cadre de ce projet pilote pour la Traverse Nord, largeur du navire désigne « largeur moulée », c’est-à-dire la largeur hors membres ou hors membrures d’un navire.
Abréviations
SCTM : Services de communications et trafic
maritimes
GCC : Garde côtière canadienne
CPBSL : Corporation des pilotes du Bas
Saint-Laurent
DSQ : Dégagement sous-quille
Date d’entrée en vigueur
À compter du 5 mai 2018, les mesures suivantes s’appliqueront aux
navires dont la largeur combinée est comprise entre 81.3
mètres et 96 mètres :
La nouvelle ligne directrice de gestion des rencontres des
navires est implantée à titre de projet pilote pour une période
d’essai maximale de 36 mois. Des ajustements aux directives
pourront être apportés en consultation avec les intervenants au
cours de cette période d’essai.
Après la période d’essai, le Comité permanent de sécurité à la
navigation procédera à une évaluation des lignes directrices
temporaires de cet avis afin de proposer un cadre de gestion
et/ou règlementaire pour la mise en place des règles concernant
le transit des navires dans l’ensemble du Secteur de la
Traverse du Nord.
Application
1.Les rencontres entre deux (2) navires dont la largeur combinée est égale ou supérieure à 81.3 mètres sont interdites dans le chenal navigable de la Traverse du Nord entre les bouées K-132 et K-136 et entre les bouées K-92 et K-112.
2.La rencontre entre deux (2) navires dont la largeur combinée est comprise entre 81.3 mètres et 96 mètres pourrait être permise entre les bouées K-112 et K-132 à condition que les exigences minimales suivantes soient respectées :
-La visibilité est de 5 mn ou plus afin que les pilotes
puissent évaluer visuellement l’approche entre les deux
navires;
-Les vents sont de 25 nœuds ou moins entre les bouées
K-112 et K-132.
-Une marge de manœuvrabilité/sécurité minimale selon la
table de DSQ en vigueur est conservée.
-Les données en temps réel du marégraphe de St- François (IO) sont disponibles;
Le pilote a la responsabilité de s’assurer que toutes ces exigences minimales sont satisfaites et qu’il n’y a aucun risque à la sécurité avant de procéder à une rencontre d’autres navires dans le tronçon entre les bouées K-112 et K-132.
3.Coordination des rencontres :
-L’officier des SCTM fournira l’information concernant le trafic maritime en temps opportun afin que les pilotes puissent prendre les arrangements nécessaires pour respecter les lignes directrices de rencontre des navires.
-Les navires concernés aviseront l’officier des SCTM des arrangements qui auront été pris afin d’en aviser le trafic pertinent.
Si la largeur d’un des deux navires dépasse 50 mètres, avec une largeur combinée ne dépassant pas 96 mètres, une gestion plus rigoureuse des conditions de passage devra être faite par l’équipe de passerelle et le pilote.
Directives concernant les rencontres
-Afin d’assurer des passages sécuritaires, les lieux de
rencontre sont évalués et déterminés par les pilotes.
-La CPBSL devra fournir un rapport de rencontre aux
autorités de la GCC et de TC dans les 10 jours suivant la
rencontre. Ce rapport devra décrire la condition des navires,
les conditions de passage, les facteurs environnementaux, les
conditions de manœuvre et tout commentaire pertinent sur le
comportement des navires lors de la rencontre.
-Les facteurs à considérer par les pilotes afin d’évaluer les risques lors de rencontres sont les suivants, et ce en toute saison :
•Navigation de nuit. En toute saison.
La noirceur rend plus difficile l’évaluation des distances,
l’arrière-plan lumineux peut être confondu avec les feux de
navigation du navire et avec les aides à la navigation. De
plus, en saison hivernale les balises sont moins nombreuses et
non lumineuses.
•Visibilité. Lors des rencontres la
visibilité doit être de 5 mn ou plus pour que les pilotes
puissent évaluer visuellement l’approche entre les deux
navires. Les pilotes doivent prendre en considération que la
visibilité théorique (disponibilité de 75%) des aides à la
navigation est de 4,3 milles nautiques et que les bouées
peuvent être cachées sous le couvert de glace.
•Force et direction des vents. Sous
certaines conditions de charge du navire, la direction et la
vélocité des vents peuvent influencer la manœuvre du
navire.
•Distance de manœuvre. Le pilote doit
s’assurer qu’il a une distance suffisante pour terminer sa
manœuvre et rétablir le cap.
•Trafic maritime. Le pilote doit
s’assurer qu’il n’y a pas d’autres navires en situation de
manœuvre de rencontre dans la zone en plus de considérer la
navigation de plaisance et autres activités nautiques. Toute
entente de manœuvre qui s’écarte du présent avis doit être
communiquée au centre SCTM.
•Caractéristiques du navire. Le pilote
doit s’assurer que les caractéristiques de manœuvre du navire
ainsi que la distance entre les navires soient adéquates afin
de contrer les effets d’interaction entre ceux-ci.
•Opérations de remorquage et de
dragage. L’officier des SCTM doit fournir les
informations sur les opérations de remorquage et de dragage en
cours afin que le pilote puisse évaluer adéquatement la
situation et planifier son passage. À la demande du pilote, les
opérations de dragage devront être interrompues pour assurer un
passage sécuritaire.
•Caractéristiques du chenal. Le pilote
doit prendre en considération la configuration du chenal, le
type de fond, les courants et les marées.
•Vitesse de rencontre. En tout temps,
la vitesse des navires devra permettre d’avoir un DSQ conforme
aux normes de DSQ en vigueur sachant que lors des rencontres de
navires, le squat est significativement augmenté. Une vitesse
sécuritaire adaptée aux conditions et à l’évaluation du pilote
est obligatoire lors des rencontres.
•Toute autre circonstance pouvant affecter la sécurité de la navigation.
Autres considérations
La priorité pour s’engager dans la Traverse du Nord sera accordée au navire à fort tirant d’eau qui quitte le mouillage de St-Jean en descendant.
Navigation dans les glaces
•Le président de la CPBSL doit coordonner l’heure de départ des navires avec le bureau des glaces en évaluant les risques associés aux conditions de glaces.
•Les navires doivent s’assurer d’avoir des conditions favorables avant de s’engager dans le secteur de la Traverse du Nord, conformément aux avis ou directives du bureau des glaces (GCC).
Pour cela, les conditions suivantes devront être respectées :
-Pour un navire montant à destination de la Traverse du
Nord, à la hauteur de l’Île-Blanche, le pilote communiquera au
bureau des glaces de la GCC son heure prévue d’arrivée à la
bouée K-92 ainsi que le comportement du navire dans les glaces
en vue de déterminer si les conditions actuelles peuvent causer
des problèmes au navire et à la navigation lors du transit du
navire.
-Avant qu’un navire ne quitte son poste à destination de
la Traverse du Nord, le pilote de la CPBSL affecté au navire
doit contacter le bureau des glaces afin de lui permettre
d’évaluer les conditions et de déterminer si elles peuvent
causer un problème au navire et à la navigation lors du transit
du navire.
•Les navires dont les conditions mécaniques et opérationnelles ne semblent pas assurer un passage sécuritaire dans les glaces ne pourront s’engager dans la Traverse du Nord aussi longtemps que ces conditions persistent.
•En présence de glace, les rencontres de jour devront en tout temps être favorisées pour atténuer les risques associés à la navigation de nuit en présence de glace.
Note : En appliquant les présentes lignes directrices, il est entendu que le pilote et l’équipe à la passerelle doivent tenir compte de tous les dangers de la navigation, des risques d’abordage ainsi que de toutes les circonstances particulières, ainsi que des limites d’utilisation des navires en cause qui pourraient les obliger à s’écarter des présentes mesures pour éviter un danger immédiat. Dans un tel cas de dérogation, ou de tout autre incident ou situation, le pilote devra aviser l’officier des SCTM qui retransmettra l’information aux autres usagers de la voie navigable.
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